Avec 61% de non, c’est désormais clair: Coppet ne veut pas prendre part à une éventuelle fusion des communes de Terre Sainte.
Par 588 voix, contre 364 d’avis favorables, les habitants du centre névralgique de la région ont donc refusé le crédit d’étude de 21’000 francs pour une fusion des huit communes.
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A l’annonce des résultats, le comité référendaire, composé de novices de la politique locale et épaulé par le conseiller communal Martin Steib, ne cachait pas sa joie.
«Le résultat est au-delà de tout ce qu’on espérait», jubile Roy Doobarry devant l’administration communale. Le membre du comité référendaire relève aussi la bonne participation (48.5%).
«Coppet se retrouve affaibli et isolé»
Joint par téléphone, le syndic de Coppet prend un ton bien plus posé, voire résigné: «Je prends acte de cette décision, mais je pense que les citoyens ont perdu plus que ce qu’ils n’imaginaient. Coppet se retrouve affaibli et isolé sur l’échiquier politique de Terre Sainte.»
C’est aussi la soupe à la grimace pour le comité de soutien, présidé par l’ancien municipal François Keller: «La question des finances a été un enjeu central. Les référendaires ont avancé un tas de chiffres qu’ils ne peuvent pas étayer. C’est difficile de lutter contre des arguments populistes.»
Pour rappel, l’étude doit déterminer la faisabilité d’une éventuelle fusion ainsi que ses avantages et inconvénients. Six communes ont déjà validé leur participation.
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La décision reste pendante à Tannay, où le Conseil a refusé le préavis, engendrant le dépôt d’une initiative communale. Les Tannayrolis pourraient donc à leur tour être appelés à voter sur le sujet d’ici à la fin de l’année.
Un signal clair
Le verdict des Copétans était donc attendu avec un vif intérêt en Terre Sainte.
Alors que les référendaires savourent encore leur victoire dans un café du vieux bourg, Roy Doobarry reçoit un SMS de Guillaume Bénard, président du Conseil communal de Tannay et fervent opposant à la fusion : «C’est la victoire de la collaboration sur la centralisation! Le combat continue mais la partie semble gagnée», écrit celui qui est également président du collectif régional Stop Terre Sainte City.
Très présent durant la campagne, le syndic de Mies Pierre-Alain Schmidt ne veut pas encore s’avouer vaincu: «La population a fait son choix sans connaître les véritables effets d’une fusion. C’est une décision plus émotionnelle que rationnelle. Personnellement, je suis d’avis que l’étude doit se poursuivre avec les communes restantes», relève celui qui est aussi fer de lance du comité «terre-saintois» pro étude.
Défiance envers les autorités
Au terme d’une vive campagne, référendaires et autorités appellent à un retour au calme. Les débats auront été entachés d’accusations de mensonge et d’attaque personnelles.
Le syndic du bourg regrette tout autant cette polarisation que l’issue du scrutin: «Il y a eu des dérapages verbaux, probablement des deux côtés, et je le regrette. La question sera de savoir comment nous allons reconstruire la confiance et le respect mutuel», interroge Gérard Produit.